Les jeunes du Service Citoyen s'engagent en soutien à la gestion de la crise sanitaire

Le Service Citoyen, par vocation, mobilise des jeunes prêts à s’engager au service de la collectivité. Depuis le 16 mars, un peu partout en Wallonie et à Bruxelles, les jeunes du Service Citoyen ont répondu à l’appel et soulagent des organisations et bénéficiaires dans le besoin.

Avec l’annonce des mesures de confinement, la plupart des missions de jeunes en Service Citoyen avaient été suspendues, à l’exception des missions déjà au service d’organisations touchées de plein fouet par la crise (maisons de repos, centres pour sans-abris …). Très vite, l'équipe de la Plateforme a réorganisé l’offre de missions afin de proposer les services des jeunes à des organisations dans le besoin. Le matching s’est orchestré à travers un site dédié http://solidarite.service-citoyen.be/ et a été planifié en trois - et bientôt quatre - phases successives et complémentaires:

  1. La phase 1, qui a démarré dès le 16 mars, a recueilli les offres de jeunes volontaires du Service Citoyen et les besoins de soutien in situ d’organisations partenaires (essentiellement des maisons de repos, abris de jour, Armée du Salut…). Ils y accomplissent des tâches variées : aide à la logistique, accueil des personnes, service des repas, préparation de colis alimentaires, récolte de matériel de couture, confection de masques…
  2. La phase 2, qui a débuté le 23 mars, a élargi le périmètre des besoins in situ à des organismes non partenaires de la Plateforme mais ciblés pour l’urgence des nécessités (BxlRefugees, Médecin Du Monde…).
  3. La phase 3, qui a démarré cette semaine, met en relation (téléphonique, vidéophonique, épistolaire …) des jeunes en Service Citoyen avec des aîné(e)s confiné(e)s isolés ou en maisons de repos. En effet, un certain nombre de jeunes étaient prêt à s’investir en soutien à cette crise, mais seulement à partir de chez eux, à domicile. Or, l’un des besoins les plus prégnants dans cette crise est celui lié au confinement des personnes âgées dans les maisons de repos, personnes souvent déjà en souffrance d’isolement et de solitude. Au regard de la cinquantaine de maisons de repos figurant parmi les organismes d’accueil partenaires du Service Citoyen, l’idée a germé de proposer aux jeunes d’apporter leur soutien moral, psychique et relationnel aux aînés confinés.

Au regard des besoins émergents, la Plateforme prépare une quatrième phase visant à mobiliser son réseau d’anciens jeunes ayant réalisé un Service Citoyen ces dernières années, soit un véritable « corps civique » de quelques 1500 jeunes ayant prouvés leurs capacités d’engagement.
 
En ces temps de crise sans précédents, il est important que chacun apporte sa pierre à l’édifice d’une nécessaire coopération interpersonnelle. C’est, par essence, le rôle du Service Citoyen : solidarité et citoyenneté engagée se couplent avec des besoins sociétaux urgents et offrent en retour une expérience, un apprentissage et souvent un épanouissement personnel lié au fait de se sentir vraiment utile aux autres !

Pour rappel, le Service Citoyen est un programme qui propose aux jeunes âgés de 18 à 25 ans de s’engager durant six mois dans un projet utile à la collectivité tout en bénéficiant de formations, d’indemnités et d’assurances.
 
La Plateforme pour le Service Citoyen représente l'organisme de référence en matière de Service Citoyen en Belgique. Organisation fédérale autonome, elle fédère plus de 500 organisations dans différents secteurs : solidarité et aide aux personnes, environnement, accès à la culture et à l’éducation, éducation par le sport.

TÉMOIGNAGES

Oumaima, 19 ans, en maison de repos (à propos de sa mission) :
« … J’ouvre le portail aux arrivants, je réponds au téléphone, je prends régulièrement la température des infirmiers et des aides soignants qui travaillent sur place mais aussi celle des médecins qui viennent de l’extérieur… Je suis protégée et je ne m’inquiète pas trop, je respecte les mesures sanitaires…C’est difficile d’être confinée la majeure partie du temps mais si c’est pour sauver des vies autant le faire ! Je suis contente de pouvoir aider ».

Nathan, 19 ans, à l’Abri de jour (à propos de sa mission, avant et après les mesures de confinement) :
« On leur offre un repas à midi, des éducateurs assurent un suivi administratif et psychologique, ils les aident par exemple à trouver un logement, à demander une nouvelle carte d’identité à retrouver un peu de sens à leur vie. On fait tout pour que la personne s’en sorte le mieux possible (…) Avec les mesures sanitaires l’accompagnement psycho-social a du être interrompu. Pour l'instant on leur donne le maximum permis par les nouvelles règles : on leur prépare le repas avec masques, gants et charlottes, on leur donne des vêtements et un peu de compagnie même si on s’est mis à fonctionner sur le système du take away pour mieux respecter les distances de sécurité. Il y a aussi un campement qui s'est installé dans un parc voisin et on envoie ceux qui n'ont pas de logement là-bas pour qu'ils puissent y passer la nuit (...) On fait tout pour que la personne s'en sorte le mieux possible et retrouve un peu de sens à sa vie ».

Damien, 24 ans, en maison de repos (à propos de sa mission) :
« Le matin, j’arrive vers 8h30 et, après avoir testé ma température, je prends un petit quart d’heure pour m’habiller. J’enfile la blouse de la maison, mon masque FFP2, mes gants et ma charlotte. Ensuite je consulte les ordinateurs et les trois téléphones. Actuellement je suis responsable de maintenir la communication entre les résidents et leurs familles. Comme je m’y connais dans tout ce qui est technologie, un jour à peine après le début du confinement, la direction m’a proposé de créer des comptes sur Whatsapp et Skype. Généralement les proches m’envoient un petit message en me demandant : quand est-ce que je peux voir ma maman, mon mari ? Moi je les inscris dans mon planning pour m’organiser puis je les rappelle à l’heure et la date convenue. Certains jours j’ai à peine trois appels et d’autres j’en ai une dizaine à passer. Je dois m’arranger pour savoir si les proches ont internet, un smartphone ou juste un fixe. Les infirmières et les aides soignantes passent aussi des appels réguliers pour informer les proches de l’état de santé de leur conjoint, de leurs parents… ».

Plateforme pour le Service Citoyen asbl
Rue du Marteau, 21 - 1000 Bruxelles + 32 2 256 32 44
www.service-citoyen.be

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