La "cohésion sociale" est un terme utilisé régulièrement dans les discours politiques, les études sociologiques ou dans les médias. Mais que signifient ces termes et quels liens existe-t-il entre ceux-ci et l'intégration, l'inclusion ou l'exclusion ?
Pour y répondre, il convient de présenter deux définitions de la cohésion sociale, d'abord selon la Wallonie, puis selon le Conseil de l'Europe :
Pour la Wallonie :
La cohésion sociale : C'est l’ensemble des processus, individuels et collectifs qui contribuent à assurer à chacun l’égalité des chances et des conditions, l’équité et l’accès aux droits fondamentaux et au bien-être économique, social et culturel, et qui visent à construire ensemble une société solidaire et coresponsable pour le bien-être de tous.
Les droits fondamentaux : Les droits économiques, sociaux et culturels visés à l'article 23 de la Constitution et d'autres droits devenus fondamentaux par l'évolution de la société.
La coresponsabilité : Une attitude ou un sentiment partagé de responsabilité collective par rapport à un ou des objectifs d'intérêt général.
Pour le Conseil de l'Europe :
La cohésion sociale : C'est la capacité d'une société à assurer le bien être de tous ses membres, en réduisant les disparités et en évitant la marginalisation.
La stratégie du Conseil de l'Europe en matière de Cohésion sociale repose sur 4 idées maîtresses :
- Réinvestir dans les droits sociaux et une société cohésive
- Bâtir une Europe des responsabilités sociales partagées
- Renforcer la représentation et le processus décisionnel démocratique, ainsi que développer le dialogue social et l'engagement civique
- Bâtir un avenir sûr pour tous
En définitive, le concept de cohésion sociale procède d’une vision large de la société, il cherche à impliquer l’ensemble des parties prenantes et ne veut pas se réduire à une lutte contre l’exclusion. Si l’inclusion sociale se concentre sur des politiques et des actions spécialisées, la cohésion sociale recherche une responsabilité civique et sociétale plus large[1]. Elle traduit la recherche d’une nouvelle manière d’appréhender les questions de solidarité à toutes les échelles, locales, nationales, internationales[2]. La cohésion sociale peut donc s’analyser comme un « processus dynamique qui reprend l’ensemble des moyens mis en œuvre pour assurer à tous l’accès aux droits fondamentaux » [3] et le bien-être collectif.
La finalité de la cohésion sociale est donc bien d'assurer le bien-être pour tous.
En complément d'information, retrouvez deux vidéos relatives à la cohésion sociale :
Sur quoi repose la cohésion sociale ?
Comment l'Etat providence contribue-t-il à la cohésion sociale ?
Rapport sur la cohésion sociale en Wallonie
Le Rapport sur la cohésion sociale en Wallonie, élaboré par le SPW IAS, l'IWEPS et la FWB, fait le point sur la situation des Wallons au regard des droits fondamentaux.
Afin de mesurer le niveau de cohésion sociale, l'ISADF, indicateur synthétique d'accès aux droits fondamentaux, est calculé par l'IWEPS pour l'ensemble des communes wallonnes et vient en support au Plan de cohésion sociale.
Plus largement, l'ICBE, indice des conditions de bien-être, propose une mesure du bien-être en Wallonie, partant d'une identification concertée de ses composantes dans le cadre d'une vaste consultation citoyenne et d'une vision raisonnée du bien-être.
[1] Source : Nicolas Lebrun, Cohésion et inclusion sociale, Les pratiques européennes, Working paper, Série Cohésion sociale, Pour la Solidarité, janvier 2009.
[2] Source : Jacques Donzelot, Refonder la cohésion sociale, in Revue Esprit, décembre 2006.
[3] Source : Ministère de la Région wallonne, Direction interdépartementale de l’Intégration sociale, Premier Rapport sur la Cohésion sociale en Région wallonne, Jambes, 2001, p. 16.