Notre série de visites des projets « Été solidaire » en Wallonie s'est poursuivie à La Louvière et plus particulièrement au Château Arc-en-Ciel. Cette résidence, créée en 2012, s’est donné pour mission d’héberger et d’encadrer, de manière éducative et pédagogique, des adultes atteints de déficience mentale légère à modérée et qui ne peuvent s’intégrer seuls et de façon autonome dans la vie sociale.
Accueillis par Frédéric Nieda, le Directeur de l’établissement, son équipe et celle du plan de cohésion sociale, nous découvrons le quotidien d’un établissement pouvant héberger jusqu’à trente résidents. « Nous sommes financés directement par les résidents et leurs familles, ce qui m’amène à dire que nous sommes ici chez eux. Vous verrez qu’ils viennent vite au contact des personnes inconnues, sans blocage, ni peur. Cela facilite, notamment, l’intégration des jeunes d’Eté solidaire auprès des résidents. »
C’est déjà le troisième projet ESOL qui se déroule à La Louvière depuis le début des vacances. Après un premier groupe d’étudiants chargé de sensibiliser la population à l’environnement, un deuxième groupe, en partenariat avec le Conseil Consultatif de la Personne Handicapée, est allé à la rencontre des citoyens et des commerçants pour attirer leur attention sur les difficultés que peuvent rencontrer toutes les personnes dont la mobilité est réduite dans la Cité des loups : voitures garées sur les trottoirs, bordures insurmontables, manque de place… « Et c’est déjà une réussite » confirme Laura Sarti du PCS local, « une création artistique sur la diversité a été conçue par les jeunes et sera exposée sur le parvis de l’Hôtel de Ville à partir de la mi-septembre. » Un fameux gage de reconnaissance pour ces étudiants !
Mais qu’en est-il de cette collaboration avec le Château Arc-en-Ciel pour les responsables d’ESOL ? Rachid Bourkha, chef éducateur au château nous éclaire : « Il faut le dire, n’étant pas subsidiée, notre institution compte beaucoup sur l’engagement des bénévoles et la formation de stagiaires afin de remplir sa mission. Cette année, la crise sanitaire a compliqué notre organisation et l’engagement de stagiaires s’est avéré impossible de sorte que nous avons sauté sur l’opportunité d’une opération telle qu’ESOL ». Frédéric Nieda poursuit : « Dans ce cadre-ci, l’intégration des jobistes au sein du Château Arc-en-Ciel est profitable aux résidents, à nos équipes et aux étudiants eux-mêmes. On peut donc parler de win-win-win ».
Autour de la table, tous étaient unanimes quant aux qualités des étudiants sélectionnés pour ce projet. « Nous sommes au contact d’une jeunesse motivée, empathique et avide de s’insérer dans la société et de se rendre utile. Ils arrivent plus tôt, partent plus tard. C’est bien au-delà des attentes que nous nourrissions quant à leur venue. » ajoute Frédéric, le Directeur.
Lorsqu’on les questionne, nos quatre jobistes vont dans le même sens que leurs accompagnants. Juliana, 18 ans, confirme cette impression : « On ne se sent pas comme un second rôle par rapport à l’équipe du château. Nous sommes sur un pied d’égalité. Comparativement aux jobs que j’ai faits avant, je trouve qu’Eté solidaire est une super opportunité. J’étais convaincue dès le premier jour et à refaire, on resignerait tous ».
Après avoir accompagné les résidents en promenade et avant de leur distribuer le repas, les jobistes font une halte dans le jardin à l’arrière du bâtiment. L’occasion pour nous, visiteurs, de voir le lien qui peut déjà unir certains résidents et les étudiants : « Honnêtement, travailler avec les masques, ce n’est pas un problème. Ce qui est le plus difficile, c’est de maintenir une certaine distance sociale avec les résidents. Ils sont tous très affectueux et j’avoue que, parfois, je n’arrive pas à refuser leurs câlins » conclut Léa.