Reportage ESOL - 5ème partie : Esneux, joindre l’utile à l’a(rt)gréable

Pour cette dernière visite de l’été 2020, nous nous sommes rendus à Esneux, une agréable commune de la Province de Liège, dans les locaux de l’Escale, un espace communal associatif.

Réunis en trois sous-groupes, les étudiants d’Eté solidaire peaufinent leurs réalisations : poubelle à canettes, cendrier public ou mobilier urbain. Il y en a pour tous les goûts et de toutes les couleurs. Accompagnés par Arnaud et Michel, deux éducateurs de la commune, ils prévoient même d’exposer leur travail aux yeux des touristes et des Esneutois en promenade dans les environs.

Penser et concevoir des objets de Street’Art qui encouragent, entre autres, à la propreté publique, c’était une première pour les douze jobistes. « Nous travaillons avec des matériaux de récupération que nous avions ici dans l’atelier de l’Escale. Nous avons commencé par faire l’inventaire de tous les objets utiles à notre projet et c’est sur base du stock disponible que les jobistes ont pu commencer à imaginer des créations utiles à tout un chacun » raconte Arnaud Caparos, responsable du projet ESOL depuis plusieurs années. Sur les murs de l’Escale, une fresque réalisée lors d’une édition précédente laisse déjà entrevoir la sensibilité de l’éducateur pour le Street’Art : « C’est effectivement une matière qui plaît aux jeunes tout en permettant la remise en état de certains lieux de la commune ».

Une discussion avec chaque groupe permet de mieux comprendre leur réflexion. Trois jeunes filles, en plein collage de bois, terminent doucement le panneau « signature » du projet 2020 d’Eté solidaire. Elles ont trouvé comment joindre l’utile à l’agréable en proposant aussi de petits jeux à disposer près des différentes œuvres. Et même si elles ont conscience que ces objets sont éphémères, elles espèrent que cela permettra tout de même de sensibiliser les gens à l’écologie et au respect de l’espace public.

D’un autre côté, c’est le style de leur cannette version XXL qui les tracassent : « On est en train de réfléchir à la découpe d’une plaque de plexi qui nous permettra de représenter l’anneau puis on aura terminé. Grace à un tuyau en PVC représentant une paille enfoncée dans la cannette, on glisse les déchets à l’intérieur de cette poubelle déguisée ». Il n’y a pas à dire, c’est à la fois bien conçu, original et…esthétique. De quoi attirer à coup sûr le regard des passants.

Nous poursuivons la visite de l’atelier avec Arnaud qui nous explique la conception du cendrier sur pied, sous forme de cigarette. Un astucieux montage composé de grillage de poulailler et de boîtes de conserves permet de retenir les mégots et faire tomber les cendres de manière à éviter que l’œuvre prenne feu.  Son design attirant plaira sûrement aux promeneurs du Parc du Mary, où il est prévu d’exposer les œuvres en premier lieu.

Dehors, deux postes de travail occupent les derniers étudiants. D’un côté, une œuvre d’art éphémère, de l’autre, la peinture de chaises et de mobilier en palettes de bois. Un travail qui plaît à Loïc, l’aîné du groupe : « C’est vraiment une activité spéciale comme job d’étudiant. On n’a pas vraiment le sentiment de travailler, comparativement à des boulots de manutention comme j’ai déjà eu l’occasion de faire. C’est assez appréciable car on arrive à la fin des vacances et que, personnellement, j’ai beaucoup travaillé, mais j’ai bien conscience que ma future vie professionnelle ne sera pas aussi paisible. »

Pour Arnaud et Michel, cette édition 2020 se sera déroulée dans une ambiance du tonnerre entre étudiants et animateurs. Des paroles entendues lors de chacune de nos visites en deux mois d’activité d’Eté solidaire. Des visites que nous reprendrons l’année prochaine, avec d’autres projets emballants dans d’autres communes à travers toute la Wallonie.

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