A Jodoigne, un partenariat avec deux maisons de repos offre aux jeunes l’opportunité depuis plusieurs années d’aller au contact de personnes âgées. Entre promenades champêtres, pique-niques au parc communal et balades sur le marché hebdomadaire, quelques jours s sont, chaque année, consacrés au retissage des liens intergénérationnels. Une « pause » dans le planning des jobistes, qui contribuent les autres jours à des tâches plus fatigantes, parfois sous plus de 30°C. Une pause aussi pour les résidents, dont le quotidien peut parfois manquer de rebondissements. Mais avec la crise sanitaire, comment assurer la rencontre entre jeunes et personnes âgées ? En changeant nos habitudes…
Dominique Evrard, responsable d’Eté solidaire et cheffe de projet PCS nous explique qu’elle trouvait dommage de ne pas organiser d’activité intergénérationnelle cette année car cela plaît beaucoup aux jeunes et aux résidents des maisons de repos. Faute de pouvoir les mettre en contact direct, le projet a été revu pour respecter les mesures de distanciation sociale. En partenariat avec le Conseil consultatif communal des aînés, les organisateurs d’ESOL ont opté pour une animation musicale et surtout un lâcher de ballons 100% dégradables : « Il s’agit en fait d’un concours ! Chaque résident a accroché une carte à son ballon et un partenariat avec un restaurant local nous permettra d’offrir trois bons de 50 euros aux trois résidents dont les cartes auront été renvoyées du lieu le plus lointain ». Visiblement ce jour-là, le vent soufflait vers le Nord puisque plusieurs cartes sont déjà revenues de Flandre et des Pays-Bas !
En dehors de ces moments de partage et de convivialité, la semaine a été riche en apprentissages de tous genres. Adrien, étudiant en éducation physique à Liège nous la résume : entretien des cimetières, construction d’un observatoire à oiseaux en roseaux tressés, peinture dans les cours de récréation, nettoyage du sentier des amoureux... Mais ce qui l’a le plus marqué, c’est le nettoyage de la Gette, un cours d’eau local, sous-affluent de l’Escaut. « On y a notamment récupéré plus de 360kg de lingettes nettoyantes ». Pour Lara, 17 ans, ESOL lui a fait ouvrir les yeux : « J’étais choquée de voir ce qu’on pouvait sortir du lit de la rivière : des radiateurs, des caddies, des vélos, même des pneus ! Certaines personnes n’ont vraiment aucune notion de respect de l’environnement, c’est triste. En tous cas, je me suis sentie vraiment utile à cette tâche, tout comme quand on a repeint les écoles de la commune ».
Pour Dominique Evrard, l’expérience est enrichissante : « Nous travaillons fort à la sensibilisation à la nature et à l’écologie. Cette année, les jeunes forment un groupe éclectique et de bonne volonté. Nos partenaires sont d’ailleurs enchantés du travail effectué à l’occasion d’Eté solidaire, et puis ils amènent un autre état d’esprit ». Christopher, 16 ans et futur maçon, nous le démontre : « Je trouve que c’est génial. Grâce à ESOL, on gagne en expérience professionnelle, on acquiert de nouvelles compétences et on se fait de nouveaux amis. Et puis honnêtement, on peut travailler en rigolant. ça crée une super ambiance qui nous motive. »
Emma, 17 ans, pense déjà à l’année prochaine : « Si c’était possible, je reviendrai l’année prochaine car j’ai trouvé ça très agréable de travailler en groupe en faisant un travail utile pour la société. Et si ce n’est pas moi, j’espère que ce sera pour des amis à qui j’ai déjà conseillé de postuler en 2021 ». Une preuve que l’expérience peut plaire à tous les jeunes, âgés de 16 à 21 ans et désireux de s’impliquer au sein de leur commune.